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DRIVE END - Martin Beauregard

Du 11 janvier 2008 au 16 février 2008   |   Partager   facebook twitter

DRIVE END


Martin Beauregard
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du 11 janvier au 16 février 2008, Galerie Tinbox 16, rue du Portail à Bordeaux et du 21 février au 15 mars 2008, Crédit Agricole Place de la Victoire à Bordeaux



Le vieil homme fait face à l'incertitude du présent. Son regard est marqué par des éclairs devenus lointains et une douceur indéfinissable.
Il se donne pour tâche de conserver la mémoire d'une façon ancienne d'observer le monde, d'en surprendre la force des traces élémentaires.
Il convoque la légende cinématographique du cow-boy qui, étranger à tout découragement, n'a jamais escamoté les difficultés se présentant
sur son chemin. Son seul bien, c'est son expérience. Le chaos est derrière lui, ouvertement offensif. Son déploiement général est programmé. Le vieil homme le sait mais ne veut rien céder. Il s'oppose encore à la rupture, cherche à saisir l'essentiel, à inventer des passages pour affronter avec lucidité et sérénité l'épreuve de la finitude.

Martin Beauregard se risque dans l'intensité d'un partage. Le dispositif visuel consiste en une superposition de l'attention sensible qu'il porte à
son grand-père à la vision d'un personnage échappé de l'imagerie populaire du western italien, et nous place à la fois à l'intérieur et à
l'extérieur d'un espace intime que nous découvrons par d'étranges connexions. Cet échange entre dimension autobiographique et résonance
imaginaire a pour effet de construire un cadre de déplacements et de renversements. D'un côté, l'image est mise à l'épreuve d'une réalité à bien des égards vertigineuse. De l'autre, elle se confronte à ses propres limites, à un perpétuel glissement du factuel au fictionnel – et l'inverse. Mais tous les éléments mis en jeu apparaissent comme les signes agissants d'un invisible qui nous cerne et veut nous capter.

                                                                                      Didier Arnaudet - écrivain, poète, critique à artpress

Le projet de création développé dans le cadre de ma thèse confronte la figure mythique du cow-boy, produite par l'industrie cinématographique, à la vie modeste de mon grand-père âgé de quatre-vingt-six ans. Je conçois actuellement ce projet comme s'il s'agissait de la fin d'un road movie, tant sur le plan de l'iconographie que de la pratique. J'ai cherché à saisir par le biais de la photographie le dernier regard de cet homme en route vers la mort. Nous avons joué ensemble ce moment comme si nous étions sur un plateau de cinéma ; je lui ai demandé de prendre la pose d'un héros western à la manière d'un Clint Eastwood, un Lee Van Cleef ou un Henry Fonda, personnages culte des films de Sergio Leone. Drive End est un hommage à mon grand-père, un momento mori, ainsi qu'une sorte de vanitas de l'usine à rêve hollywoodienne, à la lumière des paysages que l'on retrouve dans les photographies : un cimetière de voitures et un Cinéparc abandonné.

                                                                                                                                                                                                                                                                      Martin Beauregard