Architecture Vitale
Vincent Testard
Vernissage jeudi 28 mai 2009 à 19h Exposition du 28 mai au 13 juin 2009
Le travail de Vincent Testard a pour sujet les flux d'individus et leurs déplacements dans l'espace public.
Dans une société où les flux d'hommes et de marchandises sont les moteurs de nos économies, l'artiste s'est interrogé sur la mise en réseaux de ces flux et le contrôle qui en découle, renvoyant parfois au débat sur la biométrie et la télésurveillance.
La base du travail de Vincent Testard est constituée de vidéos réalisées dans la rue. Ces vidéos filmées en contreplongée mettent l'artiste dans une position de voyeur face à la foule, telle une caméra de vidéosurveillance. Il réalise des dessins sur papier ou sur toile à partir d'images extraites de ces vidéos. Dessins réalistes au crayon à papier ou dessins architectoniques et minimalistes à l'encre, ils mettent en exergue ces flux de personnes dans des espaces qui semblent ouverts, dénués de tout édifice. Pourtant, le mouvement de ces flux laisse pressentir un déplacement selon des codes architecturaux et sociaux qui nous imprègnent même si ils ne sont pas directement visibles. Ces codes résultent autant de lois physiques que de représentations culturelles de l'espace. Les mouvements traduits dans ces dessins pourraient varier du tout au tout en fonction des cultures observées.
Ses vidéos traduisent par une vision schématique et légendée la théorie des sphères de proximité développée par le sociologue américain Edward T. Hall (La dimension cachée, 1969). Ce concept de proxémie explique les sphères d'intimité que chaque individu développe parfois inconsciemment comme une réaction de protection face à son environnement extérieur. Dans sa vidéo intitulée Architecture Vitale Vincent Testard représente ces sphères par des dessins géométriques animés qui symbolisent l'individu par une structure architecturale. La superposition des traits place l'individu de manière anonyme au sein d'une foule compacte, qui met en relief les interconnexions de Tous avec Tous.
Sophia Girabrancasta-Perez