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Raconter une histoire qui n'existe pas (encore)- Workshop- médecine narrative de l'université de Bordeaux- Endométriose Academy

Le 20 juin 2024   |   Partager   facebook twitter
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Séminaire Ecole d'été
DU Médecine narrative
jeudi 20 juin 2024
Workshop-performatif
Artiste: Nadia Russell Kissoon et Sophie B.


Chaire de médecine narrative de l'Université de Bordeaux
Dans le cadre du programme Art & Santé Endométriose Academy de L4Agence Créative

Sur une invitation d'Isabelle Galichon, chercheuse associée IMIC (Institut de Médecine Intégrative et Complémentaire du CHU de Bordeaux) et unité de recherche Plurielles (Université Bordeaux Montaigne) dont les recherches portent entre autres sur le récit de soi et du Dr. Jean-Arthur Michoulaud-Franchi, psychiatre, neurophysiologiste et médecin du sommeil, maître de conférences et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, les artistes Nadia Russell Kissoon et Sophie B. ont animées un workshop sous la forme d'un atelier-performatif:

"Raconter une histoire qui n'existe pas (encore)"  sur la silenciation des femmes vivant avec la maladie l'endométriose à l'Institut de Médecine Intégrative etComplémentaire de l'Hôpital Xavier Arnozan à Pessac.

Quel récit lorsqu'on est privé(e) de parole ?

"De nombreux travaux académiques ont souligné combien le récit des femmes est de façon générale moins audible dans l'espace public. Mais que se passe-t-il lorsque s'ajoute une incapacité à dire, à raconter ? Que se passe-t-il lorsque s'ajoute une forme de vulnérabilité ou de précarité ? Comment penser cet accès difficile à la narrativité dans une approche intersectionnelle qui prendrait en compte ces différents niveaux et leur agencement?

Cette complexité d'une mise en récit au féminin est aussi présente dans le champ médical. Dans le domaine des sciences médicales, si les femmes sont plus nombreuses dans les études médicales, les postes de professeurs sont encore majoritairement masculins(70%), alors que les professions de soignantes demeurent féminines (90% d'aides-soignantes, 85% d'infirmiers sont des femmes). Dans le développement des traitements, derécentes études ont mis en évidence le fait que les travaux scientifiques en pharmacologie privilégiaient, pour tester les médicaments, le recours à des animaux mâles ce qui donne lieu à des traitements plus adaptés à une population masculine. Certaines pathologies propres aux femmes, comme l'endométriose, ont aussi longtemps été ignorées. Etre une patiente,une soignante " sans histoire " - pour reprendre le titre d'un ouvrage d'Alice Zeniter (2021) – peut constituer un préjudice à la visibilisation des femmes sur la scène du soin et pose problème quant à la compréhension d'une santé globale. Dans le contexte d'une médecine qui s'engage sur le champ de la justice sociale en santé et de l'inclusivité, cette question est à porter en médecine narrative.
A travers différents ateliers nous vous proposons de travailler cette question de la " difficulté de l'accès au récit " lorsqu'on est femme, et plus largement invisibilisé dans la société, et ce que cela implique dans les pratiques de soin. On s'intéressera aussi aux formes qui échappent à la narrativité pour pouvoir dire le soin, la maladie. On s'interrogera enfin sur la possibilité, dans ces formes, de maintenir, malgré tout, un lien avec la narrativité." Isabelle Galichon