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COMMANDE ARTISTIQUE - SAMU SOCIAL DE BORDEAUX

Du 01 juin 2018 au 31 décembre 2019   |   Partager   facebook twitter
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COMMANDE ARTISTIQUE
SAMU SOCIAL DE BORDEAUX



Une commande artistique à l'initiative du SAMU Social pour sa façade portée par les équipes et les personnes accueillies.
Télécharger le dossier de présentation

" TOUTE PERSONNE A LE DROIT DE PRENDRE PART LIBREMENT À LA VIE CULTURELLE DE LA COMMUNAUTÉ. "
Article 27 de la Déclaration universelle des droits de l'homme

Préambule d'un projet:
" Le premier SAMU social est celui de Paris, créé le 22 novembre 1993 par le docteur Xavier EMMANUELLI pour " aller à la rencontre des personnes sans abri quel que soit leur âge ou leur situation et qui, dans la rue, paraissent en détresse physique ou sociale ". Il a été mis en place à Bordeaux durant l'hiver 1996. Depuis le 1er septembre 1997, l'association Laïque du PRADO en assure la pleine gestion. En décembre 1999, le SAMU social s'installe dans les locaux d'un ancien bureau de poste au 86-90 cours de la Marne à Bordeaux.
L'objectif premier de l'équipe pluridisciplinaire du SAMU Social est d'aller à la rencontre des personnes sans logement, sur les lieux où elles vivent afin d'évaluer leur vulnérabilité, de (re)créer du lien et de les accompagner vers les dispositifs de droit commun. Ces personnes peuvent être des personnes isolées, des familles, des mineurs, des personnes âgées... venant d'ici ou d'ailleurs. Leur vie, jalonnée de nombreuses ruptures, est souvent restreinte à la gestion quotidienne des besoins primaires. Leurs problématiques sont plurielles et nécessitent un accompagnement global. Ainsi, en complément de ses maraudes, le SAMU Social propose un accueil de jour inconditionnel tous les après-midis de la semaine (sauf le mardi) et dispose de huit lits d'hébergement d'urgence. Le 86-90 cours de la Marne assure ainsi plusieurs fonctions : " camp de base ", " refuge ", " abri ", " phare "... Il est à la fois le lieu de " l'intime " de ceux qui vivent sur la voie publique, le lieu " visible " des invisibles, le lieu de " paroles " de ceux qui ne peuvent plus s'exprimer, le lieu du " prendre soin " de ceux qui ne peuvent plus dire qu'ils ont mal. Ce lieu fait permanence dans l'histoire du SAMU Social de Bordeaux. Il est à la fois un repère pour l'ensemble des acteurs du territoire, un pilier du quartier des Capucins tout en restant anonyme pour un grand nombre de citoyens.
Vingt ans après la création du SAMU Social, notre équipe a impulsé une nouvelle direction dans l'utilisation de ce lieu en retravaillant les temps d'accueil, l'hébergement proposé mais aussi la place qu'il pouvait prendre dans les accompagnements des personnes à la rue. Ainsi nous avons (re)questionné notre relation à ce lieu, la place qu'il a dans notre pratique. Nous l'avons à nouveau regardé, contemplé, (re)investi émotionnellement. Nous avons (re)découvert un lieu auquel nous sommes attachés, dont il fallait prendre soin pour prendre mieux soin des personnes que l'on accompagnait. En prendre soin, n'est-il pas synonyme d'amener du " beau " ? Le beau est très subjectif. Il fait partie intégrante de la dimension du sujet. Est-ce qu'amener du beau ne deviendrait-il pas un levier de la mise en place de nos missions ? C'est pourquoi nous avons pris contact avec L'Agence Créative en juin 2018 en vue de développer un projet artistique au sein de l'établissement, situé cours de la Marne à Bordeaux. Cette demande a pour objectif d'apporter de la culture dans le lieu en travaillant sur les différents espaces qui le constitue.
"
Florence Lamarque, directrice du SAMU Social de Bordeaux.


" TOUTE PERSONNE, SEULE OU EN COMMUN, A DROIT DE PARTICIPER SELON DES PROCÉDURES DÉMOCRATIQUES À L'ÉLABORATION, LA MISE EN OEUVRE ET L'ÉVALUATION DES DÉCISIONS QUI LA CONCERNANT ET QUI ONT UN IMPACT SUR L'EXERCICE DE SES DROITS CULTURELS. "
Déclaration de Fribourg, article 8

Construction du projet:
Ce projet se construit avec l'implication active des équipes (travailleurs sociaux, éducateurs, infirmiers, psychologues, directrice...) et des personnes qui sont accueillies au SAMU Social. Il s'agit d'un projet collectif qui vise à affirmer la dignité des personnes en leur permettant de prendre part à un projet artistique et de jouir ainsi de leurs droits culturels. Il se développe à travers des échanges libres et bienveillants entre les personnes souhaitant intégrer le projet. L'objectif final sera de passer commande d'une ou plusieurs œuvres qui seront réalisées in situ par des artistes plasticiens professionnels. Ces derniers répondront à un cahier des charges précis défini par les équipes et les
personnes accueillies au SAMU Social. Après plusieurs réunions avec les équipes, il a été proposé d'instaurer les " Petit déjà' de l'art " de 8h15 à 9h15 les jeudis matin et différents temps d'échange; ceci dans le but d'élaborer ce projet avec les personnes hébergées au SAMU Social et celles qui y travaillent. Une boîte aux lettres prenant la fonction de boîte à idées a également été installée dans le lieu afin de récolter les idées de chacun. L'objet a été utilisé en hommage au lieu, ancienne Poste du cours de la Marne. Suite à la première question posée par Florence Lamarque, nouvelle directrice du SAMU Social, " Comment amener du beau au SAMU Social ? ", de nouvelles interrogations ont émergées lors de ces concertations. Il s'est alors posé la question du rôle du SAMU Social qui est " d'aller à la rencontre des personnes sans abri, afin de favoriser leur accès aux dispositifs de droit commun. " Le premier terrain d'action des travailleurs sociaux est, en effet, la rue. Les équipes " maintiennent un aller-retour permanent entre le travail de rue, à travers les maraudes en journée et soirée et l'accueil quotidien au SAMU Social. "
Cette problématique du dedans et du dehors, de l'espace public et de l'espace intérieur, a mis en exergue un questionnement sur l'intériorité/l'extériorité et la visibilité/l'invisibilité des personnes sans-abri et de l'espace même du SAMU Social. " Comment l'art peut-il apporter une réponse à cette problématique sociale ? Comment peut-il modifier les regards que l'on porte sur ces personnes et sur le SAMU Social ? Comment donner une nouvelle identité au lieu à travers une commande artistique pour sa façade ? Comment lui apporter de la visibilité à l'échelle du quartier et de la ville ? " Les temps de concertation ont ainsi guidé le projet vers une première commande artistique pour la façade du SAMU Social, à travers la création d'œuvres pour ses ouvertures : les portes d'entrée et de sortie, les fenêtres ainsi que les barreaux qui enferment le lieu en lui donnant un aspect carcéral, alors qu'il est ouvert sur la rue, son terrain d'action premier. Suite à ces temps de concertation, le projet est à élaborer avec les personnes accueillies et les équipes du SAMU Social, en vue de commander une ou plusieurs œuvres pour la façade et les ouvertures du lieu. Cette deuxième phase de concertation nous permettra d'écrire le cahier des charges qui sera, par la suite, soumis aux artistes pour cette commande.