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Les Mondes Flottants #2, Lycée de Borda à Dax, avec Solène Lestage

Du 27 septembre 2022 au 09 juin 2023   |   Partager   facebook twitter
LES MONDES FLOTTANTS - Volet 2

APPEL À PROJET EAC ART & NUMÉRIQUE
Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine

2022/2023

Artiste intervenante : Solène Lestage


Lycée Borda à Dax (40) / professeur d'Arts Plastiques Jean-Rodolphe Loth
Premières spécialité Arts Plastiques

Projet de Création Numérique

DOSSIER DE PRÉSENTATION

Présentation du travail de l'artiste le 27 septembre 2023
WorkshopS (dates à venir...)

NOTE D'INTENTION DE SOLÈNE LESTAGE:
Le projet que je propose a pour point de départ le numérique et va vers la peinture traditionnelle. De prime abord, la peinture et les univers digitaux ont l'air de n'avoir rien en commun. Pourtant les deux médiums, sont des dessins qui ont été réalisés avec différents outils: pinceau pour l'un et tablette pour l'autre. On aborde leur conception de la même façon car depuis la nuit des temps, l'outil change mais le processus artistique reste le même.
Devant la submersion d'images dans le quotidien, difficile de penser qu'il est toujours possible d'imaginer de nouveaux mondes et de nouveaux possibles. Il est ardu de penser que l'imagination peut être encore vivace malgré l'exposition aux flux d'images chaque jour.
Ce que j'aimerais proposer dans cet atelier, c'est de partir de ce constat où les images que l'on consomme altèrent notre représentation du monde, mais aussi peuvent nous amener à mieux l'appréhender et à justement éveiller notre imagination. Tout a l'air de se ressembler en termes d'image et rien ne semble original en matière de graphisme, de dessin ou bien d'univers
fictionnels mais des éléments peuvent à la manière d'un " collage mental " devenir une nouvelle image signifiante. Ces images numériques que l'on affectionne peuvent aussi nourrir un imaginaire plus intime.
A la manière des "fan fictions", j'aimerais amener les élèves à devenir acteurs des images qu'ils consomment et réaliser une production faisant la somme de ce "collage mental" de ces images. Extraire de l'internet ces univers qui les animent, pour les digérer ailleurs, loin du clavier, vers un support plus traditionnel. Les "fan fictions" sont des extensions d'un univers fictionnel que l'on apprécie. On extrude d'une histoire, une nouvelle aventure que l'on écrit. On partage et diffuse cette dernière sur des forums de fans de fictions. Chaque histoire est accompagnée d'illustrations de cet univers créé par quelqu'un d'autre que l'auteur initial de l'histoire.
La peinture étant mon médium de prédilection, j'inviterai les élèves à s'emparer de leur pinceau afin de réaliser leur "collage mental" avec des outils picturaux afin de déterritorialiser le numérique pour l'incarner dans le réel. Déplacer un paysage numérique (qui a été codé d'après la nature) sur un support de la toile par exemple. Une éternelle passerelle entre le palpable

Logiciels utilisés pour ce travail:
Initiation à la recherche sur internet, logiciels de retouche photos, jeux vidéos, site de partage de fichiers en ligne (dropbox, wetransfer), logiciel pour faire de l'édition ou du design graphique (ex: indesign) Logiciel de montage (ex: première, finalcut) logiciel de retouche photo (ex: photoshop,) logiciel de post-production ( ex: after effects), logiciel de traitement de texte(ex:open office), logiciels de cartographies (ex:google maps) logiciel de récit interactif (ex:twine), logiciel de modélisation darchitecture (ex:sketchup) logiciel de moteur de jeux vidéos (ex: Unity).

LES MONDES FLOTTANTS
NADIA RUSSELL KISSOON, DIRECTRICE ARTISTIQUE


Les Mondes Flottants est un projet de création de paysages numériques collectifs visuels, sous la forme de fresques monumentales imprimées et sonores. Ces créations immersives et interactives ont pour sources d'inspirations les lieux de vie des lycéen·nes et la rencontre artistique entre les élèves de différents lycées de trois territoires de Gironde, des Landes et de Dordogne grâce aux outils numériques.

Les Mondes flottants invite les élèves à développer leur sensibilité et leur créativité et à écrire et vivre un voyage imaginaire dans des mondes qui bousculent les frontières de leurs territoires. Ce projet post-confinement a pour objectif, au-delà des acquis numériques et de l'accès à la culture, de permettre aux élèves de renouer avec le plaisir de créer ensemble dans un projet collectif et de travailler la notion de cohésion sociale et la mutualisation. Il se construit à travers l'image, le son et les mots comme une fiction collective qui puise ses sources dans la réalité de l'ancrage territorial des établissements, trois topographies comme autant d'histoires possibles.

DÉCOUVRIR LE VOLET #1 AVEC THIBAULT MESSAC

PAYSAGES NUMÉRIQUES "LES MONDES FLOTTANTS"

"Et derrière ce nuage flotte un monde oublié que j'ai toujours rêvé de découvrir"
Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki

Un paysage est un dépassement du monde. C'est une construction précise de deux mondes, celui de l'immensité vécue et de l'immensité intérieure qui créé enfin ce troisième monde. Ce dernier est de l'ordre de l'agencement. Il est empreint d'un Devenir et d'un Désir-paysage car créer un paysage numérique, c'est construire un ensemble. La manière de l'ordonner, dépend alors de ce désir.

Créer un paysage est une manière d'être au monde et une expérience de soi. C'est toujours un choix. Un cadrage dans l'immensité du réel ou du digital. Tout comme devenir c'est " devenir-autre"*, c'est se déterritorialiser, c'est " faire un monde"*. C'est un voyage dans un inconnu.

Pourtant, un paysage est codifié et réunit les quatre éléments: la terre, l'air, l'eau et le feu. Deux suffisent à le constituer. Chaque paysage numérique reprend une organisation du monde en le vectorisant sur l'écran et chaque paysage est une organisation globale du monde qu'il synthétise. On peut alors affirmer que créer un paysage est un acte héraclidien si l'on considère l'impermanence de nos sentiments face au monde et l'impermanence même de notre monde flottant.

Nadia Russell Kissoon


* Gilles Deleuze, Felix Guattari, Mille Plateaux, Capitalisme et schizophrénie, Paris, Éditions de Minuit, 1980, P.343